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  •      Dans cette première unité  concernant les faits culturels et de civilisation française, j'ai choisi le film "Les héritiers", dont voici la fiche technique:

    Fiche technique et artistique

     Durée: 105 minutes

    Date de sortie en France:  3 décembre 2014
    Distributeur France :  Distribution UGC
    Réalisation: Marie-Castille Mention-Schaar

    Sociétés de production : Loma Nasha Films ; Vendredi Film, TF1 Droits Audiovisuels, UGC, France 2 Cinéma et Orange Studio (coproductions)

     Liste technique :

     Réalisation : Marie-Castille Mention-Schaar

    Scénario : Ahmed Dramé et Marie-Castille Mention-Schaar Décors : Anne-Charlotte Vimont

    Costumes : Isabelle Mathieu

    Photographie : Myriam Vinocour

    Son : Dominique Levert, Élisabeth Paquotte et Christophe Vingtrinier Montage : Benoît Quinon

    Musique : Ludovico Einaudi

    Production : Pierre Kubel et Marie-Castille Mention-Schaar

     Les acteurs :

     Ariane Ascaride : Anne Gueguen, professeur d'histoire au lycée Blum

    Ahmed Dramé : Malik

    Noémie Merlant : Mélanie

    Geneviève Mnich : Yvette Thomas, documentaliste au lycée Blum

    Stéphane Bak : Max

    Amine Lansari : Rudy
    Wendy Nieto : Jamila
    Aïmen Derriachi : Said

    Mohamed Seddiki : Olivier / Brahim Naomi Amarger : Julie

    Alicia Dadoun : Camélia
    Adrien Hurdubae : Théo
    Raky Sall : Koudjiji
    Koro Dramé : Léa

    Xavier Maly : le proviseur

    Et voici l'affiche, pour que vous puissiez faire des hypothèses avant le visionnage du film

     

     Répondez à ces questions sur l'affiche du film

    Fiche élève n°1 : l'affiche

    1) Décrivez d'abord l'image :

    - Nombre de personnes :

    - Couleurs (vêtements, salle) :

    - Objets du décor :

    - Organisation spatiale :

    2) Que représente la scène ? Quels éléments nous indiquent que nous sommes en
    présence d’élèves ? Que déduisez-vous du fait qu’ils soient assis autour d’une table ?

     3) Décrivez les deux personnages debout en les opposant et en complétant le tableau ci-dessous :

    •    il est noir

    •    elle est blanche

     

    4) Leur position debout laisse imaginer un conflit, à quoi voyons-nous que c’est le contraire ?

     

      Voici un beau site pour regarder une vidéo de l'adaptation au théàtre de   plusieurs extraits parmi les émouvants témoignages qui ont été réunis   dans   un  livre   publié  par Jean- Pierre Guéno , qui a pour titre "Paroles  d' étoiles" , lors de l'appel des stations de Radio France en  janvier 2002.

        Plus de 800 personnes ont répondu à cet appel, constituant  un témoignage de  grande importance, lequel nous transmet la grande souffrance des "enfants cachés" , les victimes les plus faibles de cette persécution cruelle des juifs menée par les nazies et les forces de collaboration de la France occupée.

    https://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Paroles-d-etoiles-Memoire-d-enfants-caches-1939-1945

     "Soixante douze mille enfants d'origine juive     vivaient en France en 1939. Ils ont été jetés dans   la guerre, marqués de l'étoile jaune. séparés de   leurs parents pour la plupart. Douze mille ont   été   éliminés... Soixante mille ont réussi à   survivre, souvent parce qu'ils ont été cachés.   À  l'âge où ils n'auraient dû connaître que des   petits chagrins d'enfance, il leur a fallu apprendre   à se taire, à ne pas exister. Beaucoup de leurs   souvenirs sont amers et douloureux; mais ils   peuvent aussi être réconfortants, car certains ont   trouvé un véritable amour auprès de ces "justes "   qui les ont accueillis au péril de leur vie. Plus de   huit cents personnes, répondant à un appel de   Radio France, nous offrent un témoignage   inestimable, pour que l'oubli ne submerge ni la   part d'ombre ni la part de lumière qui caractérisent notre histoire" 

                     Paroles d'étoiles, Mémoire d'enfants cachés 1939-1945, Librio, 2002

    Écouter un petit extrait du livre sur le site de Gallimard  ICI

    Et voilà aussi une vidéo où Jean-Pierre Guéno parle de ce livre nécessaire

    Et un autre document où on peut connaître une page honteuse de l'histoire de la France: la rafle du Vélodrome d'hiver, en plein centre de Paris, épisode connu comme "La Rafle du Vél' d'hiv'" où avaient été emprisonnés des milliers de juifs arrêtés par la Gestapo et la collaboration des gendarmes de police de Pétain.

    • Voici une fiche pédagogique donnant des idées pour comprendre le film et contenant le texxte avec le serment de Buchenwald , dont voici une petite information tirée du site

      https://asso-buchenwald-dora.com/le-camp-de-buchenwald/histoire-du-camp-de-buchenwald/le-serment/

                 Le 19 avril 1945, les 21.000 déportés rescapés de Buchenwald se réunissent sur la place d’appel du camp pour faire tous ensemble le serment à tous les camarades morts en déportation à Buchenwald, Dora, dans les kommandos, au cours des marches de la mort, que leur martyr ne sera jamais oublié, et qu’ensemble, jusqu’au bout, les survivants combattront les fléaux que sont pour l’humanité : le fascisme, l’antisémitisme, le racisme et la haine de l’autre.

           Ce serment, qui lie toujours les survivants de Buchenwald, Dora et leurs kommandos, a préfiguré de la Charte universelle des droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 1945.

            Le 19 avril 1945 eut lieu sur la place d’appel une cérémonie de commémoration, initiée par le Comité International de Résistance du camp, devant un obélisque en bois réalisé à cet effet par les prisonniers, pour leurs compagnons de détention morts ou assassinés.

           Dans plusieurs langues, les prisonniers lurent une déclaration dont la fin est entrée dans la Mémoire en tant que « Serment de Buchenwald ».

           Les participants à la cérémonie jurèrent de continuer le combat jusqu’à l’éradication définitive du nazisme, et de s’engager à reconstruire un monde de paix et de liberté ».

      Voici intégralité du texte du « Serment de Buchenwald » :

      Le Serment

           "Nous, les détenus de Buchenwald, nous sommes venus aujourd’hui pour honorer les 51.000 prisonniers assassinés à Buchenwald et dans les kommandos extérieurs par les brutes nazies et leurs complices.

            51.000 des nôtres ont été fusillés, pendus, écrasés, frappés à mort, étouffés, noyés et tués par piqûres. 51.000 pères, frères, fils sont morts d’une mort pleine de souffrance, parce qu’ils ont lutté contre le régime des assassins fascistes. 51.000 mères, épouses et des centaines de milliers d’enfants accusent.

           Nous, qui sommes restés en vie et qui sommes des témoins de la brutalité nazie, avons regardé avec une rage impuissante, la mort de nos camarades. Si quelque chose nous a aidé à survivre, c’était l’idée que le jour de la justice arriverait.

      AUJOURD’HUI, NOUS SOMMES LIBRES

           Nous remercions les armées alliées, les Américains, les Anglais, les Soviétiques et toutes les armées de Libération qui luttent pour la Paix et la vie du monde entier.

           Nous rendons hommage au grand ami des antifascistes de tous les pays, à l’organisateur et initiateur de la lutte pour un monde nouveau, que fut F.D. Roosevelt. Honneur à son souvenir.

           Nous, ceux de Buchenwald, Russes, Français, Polonais, Slovaques et Allemands, Espagnols, Italiens et Autrichiens, Belges et Hollandais, Luxembourgeois, Roumains, Yougoslaves et Hongrois, nous avons lutté en commun contre les SS, contre les criminels nazis, pour notre libération.

      Une pensée nous anime :

      NOTRE CAUSE EST JUSTE, LA VICTOIRE SERA NOTRE

           Nous avons mené en beaucoup de langues, la même lutte dure et impitoyable. Cette lutte a exigé beaucoup de victimes et elle n’est pas encore terminée.

           Les drapeaux flottent encore et les assassins de nos camarades sont encore en vie. Nos tortionnaires sadiques sont encore en liberté. C’est pour ça que nous jurons, sur ces lieux de crimes fascistes, devant le monde entier, que nous abandonnerons seulement la lutte quand le dernier des responsables sera condamné devant le tribunal de toutes les Nations.

      L’écrasement définitif du nazisme est notre tâche.

      NOTRE IDEAL EST LA CONSTRUCTION D’UN MONDE NOUVEAU DANS LA PAIX ET LA LIBERTE.

           Nous le devons à nos camarades tués et à leurs familles. Levez vos mains et jurez pour démontrer que vous êtes prêts à la lutte".

    • Voici un document avec la fiche technique du film.

    • Plein d'informations sur le scénario du film ,les personnages, l' école  et la Shoah au cinéma, comme grands sujets d'intérêt civique en France.

    • Dans cette fiche pédagogique on analyse beaucoup de sujets présents dans le film, tels les personnages historiques cités, la problématique de la  Banlieue et les religions en France et la signification de l'expression "Devoir de mémoire" , comme symbole représentatif de l'engagement de l'école républicaine  pour transemettre aux générations futures  une page  très cruelle de notre histoire récente pour que cela ne se répète jamais.

         Il est très intéressant de  connaìtre le sens de cette expression "Devoir de mémoire" , de même que reconnaître  les noms de quelques personnages historiques liés pour toujours à ces pages de l'histoire de la France:

      • Le devoir de mémoire 

             Le « devoir de mémoire » désigne une obligation morale de se souvenir d'un événement historique tragiques et de ses victimes. Le but en est d'éviter qu'un événement de ce type ne se reproduise. Dans le débat intellectuel français, cette notion  est apparue à partir des années 1980 à propos de la Shoah. Le devoir de mémoire a d'abord été promu par des associations de victimes, puis par des collectivités territoriales et par des États, et a fait l'objet de déclarations officielles ou de lois. Ainsi le président Jacques Chirac a reconnu en juillet 1995 la responsabilité de l'État français dans les persécutions anti-juives de la période 1940-1944. Le devoir de mémoire tient depuis cette époque une place importante dans les programmes scolaires. Cette notion est caractéristique du rapport contemporain à l'histoire et aux guerres, mettant l'accent davantage sur les victimes que sur les héros. De la Shoah, elle s'est étendue à d'autres grands crimes historiques, comme la traite négrière ou le génocide rwandais.  Le concours national de la Résistance et le Déportation (CNRD) reflète bien cette évolution de la mémoire nationale. Ce concours a été créé à l'initiative de la Confédération nationale des combattants volontaires de la Résistance (CNCVR) en 1957 pour que « l’esprit et les exemples de la Résistance soient largement utilisés par le corps enseignant pour la formation civique et morale de la jeunesse ... ». La première session nationale fut organisée en 1960 dans certains départements. Ce concours était au départ centré sur la mémoire des exploits de la Résistance, puis a inclus à partir des années 1980 la question de la déportation et l'extermination des juifs et des tziganes. Le film de Mention-Schaar montre précisément ce processus d'appropriation mémorielle. D'une situation de rejet initial (ces souffrances ne nous concernent pas, cette commémoration fait le jeu de ceux qui l'instrumentalise (Israël)), les élèves en viennent à comprendre l'ampleur de la souffrance et des crimes commis grâce à des récits singuliers, aptes à transmettre l'émotion. On les voit ainsi visiter le mémorial de la Shoah, mais c'est le témoignage de Léon Zyguel qui incarne le type de récit permettant la transmission de la mémoire. De celle-ci doit découler une leçon de tolérance, comme le dit L. Zyguel : « Ne dites jamais “sale juif, sale nègre, sale Arabe”, car tout ce que j’aurais vécu n’aurait servi à rien ». Le film montre l'application de ce précepte, lorsqu'on voit Malik effacer un tag antisémite.  

      • Figures historiques 

       - Simone Veil : Née à Nice en 1927, rescapée d'Auschwitz, Simone Veil est connue en France comme femme politique. Après des études de droit, elle devient magistrat, puis s'implique dans la vie politique, jusqu'à devenir ministre de la Santé publique de Valéry Giscard d'Estaing. Elle se fait alors connaître par son action en faveur de la libéralisation de l'accès à la contraception (1974) et surtout par son combat pour la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (loi Veil, 1975). Depuis elle a rempli différentes fonctions et reste une des personnalités les plus appréciées des Français.   Mélanie, en regardant par hasard un reportage sur Simone Veil, en vient à s'identifier à cette figure et à son combat. Elle se met alors à lire son autobiographie, "Une Vie", et s'implique dans le projet de la classe.  

      - Léon Blum : Léon Blum, membre du parti socialiste, est surtout connu pour avoir dirigé le gouvernement du Front populaire en 1936, qui a tenté d'apporter une réponse sociale à la crise économique, en instituant par exemple les premiers congés payés. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été déporté à Buchenwald en raison de ses origines juives et de ses orientations politiques. Ce n'est donc pas un hasard si une citation de Blum sert d'arrière-plan à de nombreuses réunions de la classe.  

      - Pierre Laval et la collaboration de l’État français : Après la défaite des troupes françaises en mai/juin 1940, le parlement vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain qui engage une politique de collaboration avec l'Allemagne nazie. Il crée alors un régime conservateur dont le siège est à Vichy. Après une phase où le régime essayait de faire « tampon » entre l'occupant et la population, l'Allemagne impose en 1942 le retour de Pierre Laval. Celui-ci collabore plus activement avec l'occupant, en particulier dans la politique d'extermination des Juifs menée par les nazis. Sur les 76 000 Juifs déportés de France, dont 50 000 étaient des Juifs étrangers, 40 % ont été arrêtés par la police française, selon les calculs de Serge Klarsfeld. Dans les préparatifs de la rafle du Vel' d'Hiv' (la plus grande arrestation massive de Juifs réalisée en France pendant la Seconde Guerre mondiale), les Allemands n'avaient pas prévu de déporter les enfants de moins de 16 ans. Laval insista pour que les enfants ne soient pas séparés de leurs parents, en invoquant une mesure « humanitaire » visant à ne pas séparer les familles. C'est à cet événement que fait référence Max dans la séquence 43 (voir le découpage séquentiel).

         Voici l'hyperlien du  site  contenant le dossier de travail proposé pour le concours de l'année 2008-2009, où le groupe d'élèves du lycée Léon Bulm de Créteil avait gagné le concours parmi d'autres groupes d'élèves.

      https://cache.media.eduscol.education.fr/file/droits_homme/56/9/Dossier_pedagogique_CNRD_2008-2009_820569.pdf

    • Plus d'informations sur la transmission de valeurs à l'école et un hyperlien vers le site du Gouvernement français , qui organise ce Concours National de la Résistence et la Déportation.

      • Et voici enfin un dernier document qui nous fournit les meilleures séquences ou photos du film pour pouvoir reconstruire  son argument.
      • Voici quelques témoignages émouvants des enfants cachés partout en France, pendant la Seconde Guerre Mondiale.